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Texte à méditer :   A nous le souvenir, à eux l'Immortalité.   Souvenir Français du canton de Dun-sur-Meuse
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2017 Naufrage du sidi Bel Abbès

Le Naufrage du Sidi Bel Abbès

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Le dimanche 18 avril à 16 heures, le paquebot « SIDI-BEL-ABBES » quitte le port de Casablanca en compagnie du paquebot « DJEBEL-AURES ».

Le SIDI-BEL-ABBES transporte l’état-major du 4e R.T.S et le premier bataillon de ce régiment, à l’exception de la 3e compagnie (moins une section embarquée sur le DJEBEL-AURES avec le 3/7 R.T.S.

A GIBRALTAR, ces deux transports de troupe prennent place dans un convoi de quarante-deux bateaux.

Le mardi 20 avril 1943 au lever du jour, le convoi fait route sur ORAN.

Le SIDI-BEL-ABBES se trouvait à hauteur des iles ABIBAS à environ 10 milles de la côte et 30 milles d’ORAN

Le temps est brumeux et la visibilité mauvaise, 250 mètres environ. Vers 6 h 45 retentit à bord le signal d’alerte, transmis par une sonnerie intérieure. Les opérations de mise en place s’effectuent aussitôt dans le calme et sans hâte, et, pour la majeure partie du personnel d’encadrement, sans aucune conviction Pour ces derniers, l’alerte n’est qu’un exercice semblable aux fréquents exercices des jours précédents, en particulier certains officiers et sous-officiers qui n’ont à jouer aucun rôle dans la mise en place de la troupe, ne s’énervent pas et demeurent dans leur cabine.

Un des navires du convoi (pétrolier) placé devant le SIDI-BEL-ABBES vient cependant d’être torpillé et coulé.

Un cargo « LIBERTY » placé derrière le SIDI-BEL-ABBES est torpillé quelques instants plus-tard et donne de la bande à bâbord arrière.

Ce spectacle ainsi que le personnel déjà sur le pont à hâter la mise en place des camarades qui n’ont pas pris l’alerte au sérieux, en particulier les adjudants VEDRY, MOREL, COLLONGUES descendent dans les salles occupées par les tirailleurs dont ils ont la charge afin de faire activer la montée sur le pont. Ces trois sous-officiers ne reparaîtront plus.

Six à sept minutes se sont écoulées depuis qu’a retenti sur le SIDI-BEL-ABBES, la sonnerie d’alarme.

Une secousse violente se fait sentir et donne à tous l’impression d’un déséquilibre instantané du navire. Le SIDI-BEL-ABBES vient à son tour d’être torpillé.

Touché à tribord au 2 /3 avant, sous la ligne de flottaison, il prend immédiatement une forte inclinaison.

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Son agonie sera de courte durée, la plupart des témoins s’accordent sur le temps qu’il mettra à disparaitre, 3 minutes environ.

L’explosion a enlevé toutes possibilités de sauvetage organisé.

Le spectacle vu du DJEBEL-AURES qui navigue à environ 300 mètres à bâbord du SIDI-BEL-ABBES, est le suivant :

Une violente explosion se produit soudain à l’avant du navire disloquant la passerelle du commandant. Une gerbe de fumée et de flammes multicolores qui entrainent des débris de toute sorte s’élève immédiatement et dépasse les mâts du navire. Celui-ci donne l’impression d’être coupé en deux et de s’enfoncer par le milieu, la poupe et la proue s’élevant hors de l’eau comme pour se rejoindre. Le navire est fortement incliné à tribord.

La mer alentour est fortement parsemée de débris, de corps inertes, et de naufragés qui cherchent à s’éloigner du lieu du sinistre. Toute la partie avant du navire enveloppée de flammes et de fumée échappe rapidement à la vue. A l’arrière du bateau qui semble indemne se rassemble une foule qui grossit d’instant en instant. Des hommes sautent à la mer, du pont, des hublots, du long du navire en s’aidant de cordages qui glissent sur le plan incliné du navire.

Des explosions se succèdent sans interruption, puis l’avant disparait cependant que l’arrière sort de l’eau, s’élève vers le ciel et demeure quelques instants immobile faisant un angle d’environ 90 degrés avec la mer. Une multitude d’homme cherchent à s’échapper et plongent, plusieurs d’entre-eux sont accrochés au passage par l’hélice.

Le SIDI-BEL-ABBES conservant son inclinaison, s’enfonce rapidement et disparait. A la surface de l’eau, les naufragés se groupent, s’agrippent aux corps flottant qui passent à leur portée et espèrent un prompt secours. Pour la plupart, le secours n’arrivera que deux ou trois heures plus-tard. Sans attendre davantage, le convoi continuera sa route cependant que les escorteurs poursuivent l’ennemi. Les radeaux du SIDI-BEL-ABBES solidement attachés au navire ont disparu avec lui. Le pétrolier militaire « LORRAINE » qui arrive de NEW-YORK, armé par un équipage du « RICHELIEU » et fait partie du convoi, passe à portée. Son commandant, l’enseigne SAUGERON se rend compte de la situation critique des naufragés et au passage largue ses propres radeaux vers lesquels tous convergent aussitôt.

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 Une précision intéressante sera plus tard fournie par le commandant SAUGERON, celui-ci, de la passerelle, a suivi toute la scène. Il a signalé le départ de la torpille destinée au SIDI-BEL-ABBES, il chronomètre le temps que met le bateau à disparaitre, entre le moment ou lieu l’explosion et sa disparition ; une minute 20 secondes se sont écoulées.

Sur leurs radeaux ou autour des radeaux, l’attente commence, la mer est soulevée d’une légère houle, la brume se dissipe lentement, le convoi disparait à l’horizon.

Autour des gradés Européens, les Sénégalais affluent, jusqu’alors l’instant de conservation a seul joué. A présent l’entraide commence, les plus énergiques donnent des ordres, les meilleurs aident leurs camarades à prendre place sur les radeaux, et les heures s’écoulent provocant chez certains un découragement fatal.

Une demi-heure après la disparition du SIDI-BEL-ABBES, passent à quelques encablures les chaloupes du « LIBERTY » torpillé. Peu après deux avions viennent survoler les lieux du sinistre puis repartent vers la côte. Beaucoup parmi les naufragés sont gravement brulés ou atteints de fractures, ils sont installés au mieux sur les radeaux, le froid se fait sentir cruellement, les plus faibles abandonnent et coulent. Ainsi disparaitront le capitaine BRUARD, le lieutenant MONCEU, le sergent PATOIS et de nombreux tirailleurs. Le commandant DELORGE, blessé, est à bout de force, durant trois heures, le soldat BAUMER le soutien hors de l’eau.

Pendant plusieurs heures le sergent clairon COUTON, encourage ses camarades qui l’entourent et les empêche de s’abandonner au découragement. Enfin c’est le secours que certain n’osent déjà plus espérer.

Les corvettes « FOX-TROTT » et « STELLA-CARINA » arrivent sur les lieux, les naufragés sont hissé à bord, plusieurs marins Anglais se mettent à l’eau pour remonter ceux des naufragés qui sont incapables de réaction. A bord joue une solidarité exemplaire, et l’on se compte. Que sont devenus les manquants, chacun rappelle ses souvenirs, mais rares sont les précisions.

Les corvettes se mettent rapidement en route sur ORAN ou débarquent les rescapés du SIDI-BEL-ABBES Sur 270 Européens embarqués 162 ont disparu (dont 25 officiers). Sur 907 indigènes 462 ont disparu.

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Germain MARCHAL, rescapé du Sidi Bel Abbés

L’adjudant MARCHAL Germain participe aux opérations et combats

Opération du 17 juin 1944 au 4 mars 1945

Opération de l’ile d’Elbe

Campagne de France

Opération de Toulon

Opération de la boucle du Doubs

Bataille du Doubs

Opération de Haute Alsace

Bataille de Mulhouse

Vallée du RHIN

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Libération de Strasbourg avec la 2e DB

Incorporé au 551e RCC le 10.11.1927 comme appelé

Rengage pour 3 ans au 3eRTT

Embarque pour l’Indochine au 11e RIC et débarque à Saigon

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Nommé Caporal

Passe au 2e RIC

Rengage pour 6 mois et rengage ensuite pour 3 ans

Débarque à Marseille en congé de fin de campagne

Rengage pour 2 ans

Nommé caporal-chef

Nommé sergent et désigné pour l’Indochine passe au 3e RTT

Débarque à Saigon et passe au 41e REIC

En territoire Français zone frontière de Sarralbe

Renfort au levant et passe au 17e RTS

Débarque à Beyrouth

Nommé Sergent-Chef

Rengage pour 2 ans

Débarque et embarque à Bône et Philippeville

Désigné pour servir en AOF, passe au 4e RTS

Dakar et Casablanca

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Torpillé sur le Sidi Bel Abbes et débarque à Oran

Nommé Adjudant

Embarque à Alger et débarque en Corse pour les opérations

Porto-Vecchio, ile d’Elbe, Bastia

Débarque à Saint-Tropez

En Opération et passe au 21e RIC

Algérie Cochinchine Syrie Afrique du nord

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Opérations

Italie, Ile d’Elbe, débarquement de Provence avec la première armée Française

Libération de Toulon

Campagne d’Alsace

Libération de Strasbourg

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MARCHAL Germain est engagé volontaire en 1930

Il obtiendra ses galons au combat, sergent. Sergent-Chef, et adjudant en 1943

15 années de services outre-mer et dans les FFL

Crois de guerre avec étoile de bronze

Médaille militaire

Médaille coloniale

Chevalier de l’ordre de l’étoile noir du Benin

Ordre national du mérite

Médaille commémorative d’Afrique

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Médaille de la France libre

Parmi les faits de guerre de Germain MARCHAL

« Sous-officier calme et courageux au cours des combats des 24 et 25 août 1944 autour de Toulon. S’est dépensé sans compter, au mépris de tout danger, pour assurer la relève et l’évacuation des blessés de la compagnie »

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***** fin de la conférence*****

Date de création : 26/02/2018 19:15
Catégorie : Organisation et Actions - Conférences
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Réactions à cet article

Réaction n°1 

par PATJACQUIER le 26/08/2018 17:16

je connais bien l'histoire terrible du Sidi Bel Abbes 

mon grand père y était officier radio .

Ma mère et ma grand -mère m'en on souvent parlés et c' est avec nostalgie que je lis 

les articles concernant ce naufrage

merci a tous ceux qui perpétuent ces souvenirs