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Texte à méditer :   A nous le souvenir, à eux l'Immortalité.   Souvenir Français du canton de Dun-sur-Meuse
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Guerre d'Algérie

La Guerre d'Algérie

En construction

L'Algérie devient une colonie française à partir 1830 et restera rattachée à la France jusqu'à son indépendance en 1962. Elle est divisée en trois départements français en 1848 (Oran, Alger, Constantine) puis en cinq départements en 1955 avec l'ajout de Bône et des territoires du Sud. À partir de 1956 ces départements font l'objet d'un nouveau découpage.
L'Algérie est la seule colonie française à peuplement européen, essentiellement des Français, mais aussi des Italiens des Espagnols et des Maltais qui obtiennent automatiquement la citoyenneté française. Les indigènes algériens descendants des Juifs expulsés de la péninsule ibérique en 1492 lors de l'inquisition espagnole et qui ont émigré en Algérie, bénéficient de la citoyenneté française par le décret Crémieux.

Départements de l'Algérie française; montage créé par Alexandre Vuillemin (1812-1880)
Departements_francais_Algerie.jpg
Algerie_fr.jpg

La Guerre d'Algérie (ou évènements d'Algérie) est un conflit armé qui se déroule de 1954 à 1962. Elle entre dans le cadre des guerres de décolonisation et oppose des nationalistes algériens rassemblés principalement au sein du Front de Libération National (FLN) et la France. Elle se traduit par des actions militaires et diplomatiques, et par une guerre civile entre communautés et au sein de ces mêmes communautés. Elle entraîne une grave crise politique en France, le retour à la tête de l'état du général de Gaulle et la chute de la quatrième république.

Les méthodes employées durant le conflit sont controversées. Concernant les pertes, les chiffres varient selon les sources mais on peut estimer que plus de 250 000 Algériens musulmans sont tués durant cette guerre ainsi que 22 635 militaires français et près de 6500 civils européens. Après les accords d'Évian du 18 mars 1962, le conflit débouche sur l'indépendance de l'Algérie le 3 juillet 1962. La population d'origine européenne (Juifs et Pieds-Noirs) est alors sommée de quitter le pays et plus de 50 000 Harkis sont massacrés.

Historique succinct de la conquête de l'Algérie par la France

La conquête de l'Algérie fait suite au besoin d'expansion coloniale du royaume de France (Charles X) pour renflouer ses caisses.
Dans l'impossibilité de rembourser la dette contractée par Napoléon 1er auprès du Dey(1) d'Alger, pour la campagne d'Égypte, la France tente de négocier avec ce dernier.
Un pseudo outrage diplomatique (coup de l'éventail) du Dey d'Alger vis-à-vis du consul de France, Pierre Deval, le 30 avril 1827, va servir de prétexte au lancement de l'opération de colonisation du Pays.

En juin 1827, la France évacue ses ressortissants d'Alger et adresse un ultimatum au Dey. Les conditions de cet ultimatum sont jugées inacceptables par le pacha Hussein Dey qui le rejette. La France met en place un blocus du port d'Alger. Les quelques tentatives de forcer le blocus sont repoussées par la marine française. Plusieurs incidents vont se produire pendant ce blocus notamment le massacre et la décapitation de marins de la frégate "Comtesse du Barry" dont la chaloupe s'est échouée sur les côtes algériennes.

En 1829, la France lève le blocus naval et tente de négocier. L'amiral de la Bretonnière à bord de la "Provence" battant pavillon parlementaire, arrive dans la rade d'Alger le 30 juillet 1829.
Le 3 août, les négociations échouent. La Bretonnière quitte le port quand soudain son navire est bombardé par les batteries d'Alger. Le navire ne réplique pas eu égard à son pavillon mais l'insulte rajoute à la soif de représailles.

Alger tire sur la "Procence" ; source wikimedia common
French_ship_Provence.jpg

Sur les bases des travaux du capitaine Boutin, espion envoyé par Napoléon 1er dans la Régence(2) pour préparer la conquête de l'Afrique-du-Nord, les Français débarquent à Sidi Ferruch le 14 juin 1830 ; le 5 juillet Alger capitule.

Bombardement d'Alger le 3 juillet 1830, la "Provence" participe à ce bombardement ; huile d'Antoine Léon Morel-Fatio (1810-1871)
Bombardement alger-1830.jpg


C'est le début de la colonisation de l'Algérie. Elle se terminera officiellement le 23 décembre 1847 avec la reddition d'Abdelkader mais les campagnes de pacification continueront après cette date contre des révoltes locales.

Prise de la smalha d'Abd-El-Kader ; Horace Vernet (1789-1863), Musée de l'histoire de France
Prise_de_la_smalah_d_Abd-El-Kader.jpg

La guerre d'Algérie

La guerre d'Algérie s'inscrit dans le mouvement de décolonisation qui s'opère au sein des empires occidentaux après la Seconde Guerre mondiale.
Elle oppose principalement le Front de Libération National (FLN) à l'origine de l'insurrection et sa branche armée "l'Armée de Libération Nationale" (ALN) à l'armée française.
Entre 1954 et 1962, 1 343 000 appelés et 407 000 militaires d'active sont envoyés en Algérie. Près de 180 000 musulmans algériens réguliers ou supplétifs combattent aux côtés des Français.
Le conflit se double d'une guerre civile et idéologique au sein des deux communautés donnant lieu à des vagues successives d'attentats, assassinats et massacres des deux côtés de la Méditerranée.

Côté algérien, elle se traduit par une lutte de pouvoir entre le FLN et les partis rivaux, dont le MNA, qui verra la victoire du FLN, et par une campagne de répression contre les Algériens soutenant le rattachement de l'Algérie la France.

Côté français, se déchirent les mouvements pacifistes hostiles à la guerre, les mouvements indépendantistes et les mouvements favorables au maintien de l'Algérie française.

La guerre d'Algérie prend officiellement fin le 3 juillet 1962, date de la reconnaissance de l'indépendance du pays suite au référendum d'autodétermination prévu dans les accords d'Évian mais 200 soldats français seront tués après cette date.
Le 25 septembre 1962, la République démocratique d'Algérie est proclamée, s'ensuivent alors l'exode de 1 million de Pieds-Noirs et de Juifs séfarades(3) et le massacre de plus de 50 000 harkis et de leur famille.


Contexte socio-économique

Au milieu du XXe siècle, la population algérienne compte plus de 10 millions d'habitants ; 9 millions de musulmans et 1 millions d'Européens non musulmans et de Juifs séfarades.
Les villes sont traditionnellement peuplées d'Européens mais vers les années 1950 la population musulmane progresse et devient majoritaire dans les villes comme Sétif, Constantine et Mostaganem.
La population algérienne est divisée en deux catégories distinctes soumises à des statuts juridiques inégaux : d'une part un million d'Européens jouissant des mêmes droits et devoirs que leurs compatriotes métropolitains (premier collège), et d'autre part les sujets algériens autochtones soumis aux mêmes devoirs mais privés d'une partie de leurs droits civiques (deuxième collège). Les musulmans sont donc soumis à partir de 1881 au régime de l'indigénat.
Il faut 9 voix du second collège électoral pour égaler une voix du premier collège.

Les habitants d'origine européenne forment une communauté soudée et repliée sur elle-même  qui se méfie des musulmans comme des Français de la métropole. La plupart vivent modestement comparé au niveau de vie de la métropole et votent en majorité à gauche.

Une minorité de grands propriétaires terriens dominent la vie publique et leur influence est d'un grand secours aux petits colons quand il s'agit d'enterrer les projets de réforme.

Suite à l'arrivée au pouvoir du général de Gaulle en 1958, l'ordonnance du 15 novembre 1958 uniformise le statut des populations d'Algérie par l'adoption d'un collège unique.

Algériens musulmans devant un café ; source wikimedia common
Algeriens_musulmans_cafe.jpg

Le pays est essentiellement agricole. Les meilleures terres sont exploitées par les Européens. La population musulmane est pauvre à l'exception de la catégorie appartenant aux groupes sociaux les plus favorisés (propriétaires fonciers, professions libérales, militaires et fonction publique).
D'une manière générale, l'Algérie, loin de présenter une source économique avantageuse, est un lourd fardeau pour la métropole et ses contribuables. La découverte de gisements de pétrole et de gaz après 1951 apportera un peu d'oxygène à ce territoire sous perfusion.

Décolonisation

Le conflit s'inscrit dans le cadre des guerres de décolonisation qui se produisent après la Seconde Guerre mondiale.
Pour la France, elles commencent avec la guerre d'Indochine (1946-1954) puis la Guinée, Madagascar (1947), l'AEF et l'AOF, ainsi que la fin des protectorats du Maroc et de la Tunisie (1956).
La principale cause du déclenchement de la guerre d'Algérie tient dans le blocage de toutes les réformes, dû au fragile équilibre du pouvoir sous la IVe république, et à l'opposition obstinée des Pieds-Noirs et de leurs représentants hostiles à toute réforme en faveur des musulmans, tout comme celle des Algériens.
Alors que des dizaines de milliers d'habitants d'Algérie française ont participé à la libération de la France, la population musulmane est toujours considérée comme des citoyens de second ordre.

Chronologie de la guerre d'Algérie

  • Naissance des mouvements nationalistes algériens
  • Le massacre de Sétif, 8 mai 1945
  • De 1945 à 1954
  • Insurrection du 1er novembre 1954
  • La conférence de Bandoeng (18 au 24 avril 1955)
  • Soustelle à Alger
  • Massacres dans le Constantinois (20 au 26 août 1955)
  • Journée des tomates pour Guy Mollet (février 1956)
  • Fin du protectorat du Maroc et de la Tunisie (1956)
  • Opération Oiseau bleu
  • Massacre de Beni Oudjehane (mai 1956)
  • Palestro (avril-mai 1956)
  • Expédition de Suez (1956)
  • Détournement de l'avion du FLN (octobre 1956)
  • Bataille d'Alger (1957)
  • Massacre de Melouza (mai 1957)
  • Bataille des frontières 1958)
  • Putsch d'Alger (1958)
  • De Gaulle au pouvoir (1958)
  • Plan Challe (1959)
  • 8 janvier 1961, référendum sur l'autodétermination
  • OAS (1961-1962)
  • Cessez-le-feu et référendum sur l'indépendance de l'Algérie
  • Blocus de Babel Oued et fusillade de la rue d'Isly (1962)
  • Exode des Pieds-Noirs (1962)
  • Massacre d'Européens et de Harkis

Notes :

(1) Titre porté par le chef de la Régence d'Alger de 1671 à 1830.
(2) La régence d'Alger est un ancien État d’Afrique du Nord, intégré à l'Empire ottoman tout en étant autonome, dont l’existence, de 1515 à 1830, a précédé la colonisation de l'Algérie par la France.
Située entre la régence de Tunis, à partir de 1574, à l'Est et l'Empire chérifien, à partir de 1553, à l'ouest (et les possessions espagnoles et portugaises d'Afrique du Nord), la Régence s'étendait à l'origine dans des limites allant de La Calle à l'Est aux Trara à l'ouest et d'Alger à Biskra, et s'est ensuite déployée jusqu'aux actuelles frontières est et ouest de l'Algérie.

(3) Membres d'une communauté juive historique issus de la péninsule ibérique et expulsés en 1492 par les autorités chrétiennes.

Sources :

  • Wikipedia
  • Herodote.net
  • Ecpad
  • Histoire pour tous


Date de création : 22/02/2018 18:10
Catégorie : - Autres conflits
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