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Texte à méditer :   A nous le souvenir, à eux l'Immortalité.   Souvenir Français du canton de Dun-sur-Meuse
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Montigny-devant-Sassey

Montigny-devant-Sassey dans la Grande Guerre

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Citation du village à l'ordre de l'Armée le 20/09/1920 ; croix de guerre avec palme.

Bombardé et incendié en 1914, a eu plusieurs de ses habitants inoffensifs assassinés par les Allemands. Par son héroïque sacrifice et son deuil, a droit à la reconnaissance du pays.

Le 29 août 1914, de fortes colonnes allemandes sont aperçues vers Halles et Charmois. Le 117e régiment d’infanterie qui occupe Wiseppe, se replie sur Romagne-sous-Montfaucon par Montigny et Villers-devant-Dun.

Carte du combat de Montigny
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Le 30 août, le 117e R.I. reçoit l’ordre de se porter sur Villers. Vers 16 heures, le régiment attaque Montigny occupé par l’ennemi. L’artillerie française placée à l’est de la cote 303 soutient l’infanterie. Bien que fortement contrebattue par les obusiers allemands de la côte de Châtel, elle tire à obus explosifs et à balles sur les tranchées ennemies de la station et de la plaine au nord-ouest de Montigny. Pendant la nuit, 4 compagnies tiennent la position au sud du village ; le général de brigade ordonne à ce détachement de tenir coûte que coûte.

Le 31 août, l’ordre général n°33 prescrit de chasser le Allemands de la rive gauche de la Meuse et de détruire le pont de Sassey.
Vers 9 h15, le bataillon du 117e R.I. qui marche sur Halles est rappelé sur Montigny pour se mettre à la disposition du chef de corps qui lutte dans ce village.

Village de Montigny en ruine
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Vers 10 heures, le colonel du 117e R.I. fait connaître la situation désespérée des éléments qui tiennent le village en flamme et écrasé par les obus. Un combat de rue au corps à corps s’engage. Les cadavres recouvrent le sol.

Vers 21h30, un ordre de retraite générale est prescrit à toute la 8e division. Le régiment se replie sur Andevanne par la ferme Sainte-Marie. Les compagnies qui tiennent Montigny sont encerclées, détruites ou prisonnières. Le colonel avec une centaine d’hommes ne rejoint Andevanne que le lendemain.

173 soldats du 117e R.I. sont tués ainsi que 14 villageois. Le village n’est plus qu’un champ de ruines.

Fosse commune des soldats du 117e RI
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Journal de guerre du général Otto von Moser (die württemberger im weltkrieg)

Attaque sur Montigny-devant-Sassey

"À 12h30, ordre est donné aux bataillons de se préparer à attaquer Montigny : 2e bataillon à droite, 3e bataillon à gauche du chemin Saulmory-Montigny. À 13h30, les deux bataillons lancent plusieurs assauts successifs sous le feu nourri de l'artillerie française et des mitrailleuses en provenance du village et des hauteurs alentours.

Nous sommes soutenus par les tirs des compagnies de mitrailleurs. Le dernier assaut emprunte les champs de céréales à l'est de Montigny. Là encore une dernière salve de mitrailleuses est tirée puis l'ordre de monter les baïonnettes au canon est donné. Les lames sortent de leur fourreau. Une nouvelle attaque est lancée sur le village dont la résistance semble se relâcher par endroit.
Avec un 'hourra !' le village est investi puis s'ensuit une lutte de maison à maison de longue haleine à laquelle participent aussi des éléments de l'IR 125 de l' ID 27. Les armes et munitions destinées à l'AK 13 sont réquisitionnées et engagées dans la bataille avant d'être confiées aux troupes.

Tandis qu'à Montigny des occupants français sortent les mains en l'air de quelques maisons et se rendent, on se bat encore dans d'autres endroits du village où il faut déloger l'ennemi maison par maison.
La rue du village du nord-est au sud-ouest est, sur toute sa longueur verrouillée par des tireurs d'élite français. Leurs tirs provoquent beaucoup de pertes chez les fantassins, même le lieutenant Wegelin est blessé. Par endroit des civils tirent ce qui rend le combat plus violent.

À l'extérieur du village encerclé, des tirs en provenance du côté ouest sont entendus. Plusieurs maisons brûlent. Avec le temps le feu s'éteint et, à 18h15, Montigny est en notre possession avec d'innombrables prisonniers. L'ennemi a été probablement perturbé par notre attaque soudaine pendant midi car les repas sont encore sur la table des maisons.

Une chaude journée s'achève, l'ennemi a subi des pertes significatives comme chez nous. C'est avec fierté que les fantassins se rappelle le combat de Montigny, le 31/08/1914.
Nous aussi avons à déplorer la perte de nombreux courageux camarades parmi lesquels le lieutenant D.R. Wilhelm Müller qui a succombé à ses blessures.

Dans le bois, à l'ouest de Montigny, notre feu ne peut atteindre les ruines. Peu avant minuit arrivent les cuisiniers. Le besoin de reprendre des forces se fait sentir. C'est un vrai miracle et cela témoigne du sens du devoir et de l'esprit de camaraderie des conducteurs de cuisine pour trouver le chemin de notre régiment dans l'obscurité en passant par les champs et les chemins défoncés par les obus.

L'incendie de Montigny attisé par le vent a repris et, dans la soirée, tout le village est en flamme.C'est un grandiose mais horrible spectacle. Des flammes hautes comme des maisons  s'élèvent et éclairent les environs comme en plein jour. Il faut sauver quelques blessés. Ici et là, des habitants cherchent à récupérer les derniers objets pour s'enfuir ensuite très vite. Ils sont rassemblés et repoussés vers le Nord.

Les officiers du service santé et leurs équipes ont beaucoup à faire cette nuit là. Le régiment les remercie pour leur assistance.
À l'ouest du village, à proximité du bivouac du 3e batallion, il y a beaucoup de Français morts ou blessés. Des abords des collines et des forêts résonnent dans la nuit les cris des blessés : 'A boire pitié!' crient-ils. Nos courageux fantassins aident à leur apporter de l'eau, même loin dans les vignes et forêts jusqu'à ce que le silence s'installe.

Face au village côté ouest, à peu près au centre, se trouve une colonne française dans un défilé. Elle a été victime de notre artillerie lourde, surprise par le feu.
Un jeune français souffrant de plusieurs blessures supplie le commandant du 3e bataillon de lui donner un révolver pour se tuer. Devant le refus de l'officier il demande à être achevé mais il n'y a rien d'autre à faire qu'attendre l'aide du personnel de santé qui a à ce moment encore fort à faire à d'autres endroits du champ de bataille".

Exhumation capitaine Mourgeon du 117e RI en mai 1922
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Commémoration du centenaire de la bataille de Montigny
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Capture de Montigny-devant-Sassey par la 90e division américaine

Le 2 novembre 1918, la 90e division reçoit l'ordre d'attaquer dans la matinée du 3, la ligne des hauteurs qui surplombent Dun, Sassey et Halles, et de pousser de fortes patrouilles vers Mouzay et Stenay, à l'est de la Meuse.

La 179e brigade d'infanterie est chargée de passer devant les lignes de la 180e brigade et d'attaquer à 8 heures le 3 novembre par régiments accolés. Chaque régiment avancera par colonne de bataillons avec le 357e d'Infanterie à droite et le 358e à gauche.

L'axe d'attaque du 357e d'Infanterie sera bois des Dix Jours-Cote 306. Celui du 358e sera Cotes 321, 325 et 318, cette dernière cote étant l'objectif. Chaque régiment exploitera son avance jusqu'aux bords des falaises.

La préparation d'artillerie se limitera à un bombardement avec obus à gaz non persistant  dans les ravins qui mènent à Montigny et Halles. Un barrage roulant sera déclenché en avant des lignes tenues par la 180e brigade.

La limite interrégimentaire sera le ravin qui mène de Villers à Montigny.

Le 3 novembre, la 179e brigade attaque comme prévu derrière le barrage roulant qui démarre à 8 heures. Sur la droite, le 357e d'Infanterie ne rencontre pas de résistance et atteint le bord de la falaise avant midi.

Le 358e d'Infanterie sur la gauche est pris sous un bombardement intense d'artillerie et sous le feu croissant des mitrailleuses alors qu'il s'approche de la hauteur qui surplombe Halles.

Les deux régiments de la 179e brigade occupent la rive gauche de la Meuse entre Montigny et Sassey et tente d'établir une tête de pont pour traverser la rivière. Mont, Montigny et Sassey sont capturés le 3 novembre 1918.

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Soldats au cimetière communal
Convoi Nom Prénoms Statut Unité Commune Tombe Latitude Longitude Commentaire
18/12/1922 GRUSSIERE Gaston Jules Honoré Soldat 6e  SIM Montigny-devant-Sassey Non CRUSSIERE sur MDH
18/05/1922 LEROY Georges Jean Baptiste Soldat 120e RI Montigny-devant-Sassey Non Pas trouvé
BLAISON Gustave (Charles) Soldat 118e RI Montigny-devant-Sassey Oui 49° 26' 5,5" 5° 08' 55,5" Bon état
DEVELLE Pierre Grégoire Julien Soldat 132e RI Montigny-devant-Sassey Plaque 49° 26' 5,49" 5° 08' 56,03" Plaque cassée

Sources :

  • Textes et photos, Jean Marie
  • Carte de combat , Jean-Louis Autret
  • History of the 90th Division
  • ABMC1938
  • AD55
  • Le Bulletin Meusien 1922 page 65
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Date de création : 20/02/2018 16:25
Catégorie : Conflits - Nos villages dans la tourmente
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