Commémoration des combats du 31/08/1914 et du martyre des civils de Montigny.
Ce dimanche 29 août 2021, Montigny commémorait la bataille de la Meuse du 31 août 1914.
Déroulé de la cérémonie
La commémoration est orchestrée par Jean Marie, président cantonal du Souvenir Français et délégué général adjoint pour le nord meusien.
Le cortège se rassemble devant la mairie et se dirige vers le monument aux morts. Il est mené par les enfants du village porteurs de gerbes, suivis des porte-drapeaux, des autorités et représentants des organisations patriotiques, et de la population.
Au Monument aux morts.
Après le traditionnel salut aux morts, les porte-drapeaux s'alignent de part et d'autre du monument. Les autorités et les représentants des organisations patriotiques se positionnent à gauche du monument.
M. Lefort maire de montigny-devant-Sassey prend la parole.
Il remercie de leur présence ; le conseiller départemental, les maires du canton et des cantons voisins, les représentants des organisations patriotiques, les porte-drapeaux et l'assistance.
Il remercie en particulier les descendants du capitaine de Lagasnerie qui se sont déplacés à Montigny pour honorer la mémoire de leur ancêtre.
Après un bref parallèle avec les évènements d'actualité, M. le Maire rappelle le sacrifice des soldats du 117e RI tombés à Montigny pour ralentir l'avance des troupes allemandes qui se ruaient vers la Meuse.
Il mentionne également le martyre des habitants du village qui périrent fusillés par les barbares ou brûlés dans l'incendie.
Il souligne l'importance du devoir de mémoire ainsi que de sa transmission aux générations successives.
Après l'appel aux morts et les sonneries de circonstance, le cortège se reforme et se dirige vers le carré militaire du 117e RI.
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Commémoration au MAM de Montigny
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En route vers le carré militaire
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Au carré militaire du 117e RI
Les porte-drapeaux se placent de chaque côté du petit mémorial.
M. Lefort prend la parole. Il rend honneur aux combattants du 117e RI et plus particulièrement au capitaine de Lagasnerie.
Il rend hommage à Serge Lecat qui a travaillé avec ténacité sur l'histoire du village, les combats du 31/08/1914 et sur l'occupation.
Serge qui avait réussi a retrouver des descendants de soldats du 117e RI tombés à Montigny et à qui l'on doit aujourd'hui la présence des descendants du capitaine de Lagasnerie est malheureusement décédé le 12 août 2021.
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Commémoration 2021 au carré militaire du 117e RI
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M. Lefort donne la parole à Brigitte Musset et Nicole Lecat qui ont accompagné Serge dans ce travail.
Discours de Brigitte Musset et Nicole Lecas.
Mme Brigitte Musset
"Serge avait préparé et orchestré cette cérémonie depuis de nombreux mois. Il était très heureux d'avoir terminé son mémoire et se faisait une joie d'être là aujourd'hui, malheureusement la vie en a décidé autrement. Il est décédé le 12 de ce mois.
C'est avec beaucoup d'émotions que je vais vous lire l'allocution que Serge aurait dû lire aujourd'hui.
J'ajouterai que je suis très honorée de lire ce texte en présence des descendants du valeureux capitaine de Lagasnerie."
(Voir le texte au bas de la page).
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M. Hubert d'Eté arrière petit fils du capitaine de Lagasnerie prend la parole.
Discours de M. d'Eté
"Mon nom est Hubert d’Eté. Je suis l’arrière petit fils du capitaine de Lagasnerie. D’autres sont venus avec moi : mes 2 sœurs, ma fille, ma cousine germaine et son mari.
Nous remercions Monsieur le Maire pour son invitation : nous sommes heureux d’être là. Nous représentons nos parents, qui n’ont pas pu venir en raison de leur âge et / ou de leur santé. Nous pensons très fort à eux, car ils auraient aimé être à nos côtés pour honorer leur grand père.
Nous pensons très fort aussi à Serge Lecat et à toute sa famille ; nous tous rassemblés, nous honorons sa mémoire."
Discours pour le capitaine de Lagasnerie
"Voilà 40 ans que je fais de la généalogie. La généalogie ne se résume pas à des noms, prénoms, dates et lieux. La généalogie fait revivre la vie de la famille : c’est la mémoire de la famille, la mémoire d’un village, la mémoire d’une nation : c’est l’histoire de notre pays.
Le capitaine de Lagasnerie est un personnage attachant, parti faire son métier, défendre son pays, en laissant sa jeune épouse et sa petite fille. Je le connais, car j’ai écrit et lu sur lui ; je suis venu avec mes parents à Montigny et ai communiqué sur sa vie. J’ai un portrait de lui dans ma chambre tout comme dans celle de mes filles et dans le salon de mes parents.
Depuis que je suis enfant, j’ai toujours vécu dans l’idée du sacrifice, de la défense de la patrie, du devoir accompli, de l’amour de la France. J’avais et j’ai beaucoup d’admiration pour ceux de ma famille qui sont tombés au champ d’honneur. Nous pouvons être fiers d’eux.
Il faut aussi penser à tous ceux du 117e RI qui sont tombés ici, sans oublier les civils : ils sont morts en héros. Nous pouvons aussi être fier d’eux. C’est la mémoire que nous partageons : leur sacrifice est leur légende qu’ils nous appartient d’honorer.
Aujourd’hui, c’est avec mon cœur que je reçois de vous cette cérémonie très émouvante. Je vous en remercie très vivement au nom de toute ma famille et des nombreux descendants des familles d’Eté, de Montgrand, de Solère présents avec nous en pensée et prière.
Une pensée émue pour tout le travail incroyable de Serge Lecat, qui nous rassemble aujourd’hui.
Pour achever ce discours, je me permets de dire : vive nos héros, vive la patrie reconnaissante, vive la République, vive la France."
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Discours de Mmes Musset et Lecat et de M. d'Eté
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Descendants du capitaine de Lagasnerie devant la croix souvenir de leur ancêtre.
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M. le maire reprend la parole
"Serge se faisait une joie d'offrir à la municipalité le premier exemplaire du fruit de son travail sous la forme d'un livre retraçant les combats du 31 août 1914."
Ce livre, véritable bible des évènements de Montigny dans la Grande Guerre, servira l'histoire du village.
M. Lefort termine par une pensée pour Serge et sa famille et propose un ban d'applaudissement en sa mémoire.
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Texte lu par Mme Brigitte Musset
Mesdames, Messieurs,
Nous nous trouvons à l'endroit où s'est terminée la bataille de Montigny le 31 août 1914 vers 18 heures. Fin de combat dramatique pour les militaires du 117e R.I qui vont enregistrer ici la mort d'une vingtaine des leurs, fusillés à bout portant par les Allemands vengeurs après la résistance acharnée des derniers défenseurs du village. Parmi ceux-ci, le capitaine Auguste Daniel de Lagasnerie dont la croix souvenir à droite de la stèle rappelle la bravoure.
La municipalité a choisi de mettre particulièrement à l'honneur cet officier pour cette commémoration 2021 à laquelle assistent M. Jérôme Himely, Mme Brigitte Himely, M. Hubert d'Été, Mme Christine d'Été, Melle Constance d'Été et Mme Véronique de Kersauson.
Auguste de Lagasnerie voit le jour à Saint-Yriex en Haute-Vienne. Après ses études secondaires suivies au lycée Gay-Lussac de Limoges, il entre à l'école militaire spéciale de Saint-Cyr en octobre 1893. À l'issue de ses deux années de formation, il est promu officier à Bourges au 95e R.I puis au 117e R.I du Mans qu'il rejoint avec le grade de capitaine en juin 1910.
À la déclaration de guerre, il commande la 3e compagnie du régiment et rejoint Damvillers où son unité est chargée d'organiser un centre de défense.
Le premier combat se déroule à Virton le 22 août ; le régiment y est durement éprouvé, enregistrant déjà 144 tués sur les terres belges.
C'est la retraite générale de toute l'armée française et le 117e R.I traverse la Meuse à Dun-sur-Meuse le 26 août. Le capitaine de Lagasnerie adresse depuis cette bourgade une carte à sa jeune épouse pour la rassurer. "Je vais bien, suis sain et sauf" lui écrit-il.
La mission de son régiment est d'empêcher la traversée du fleuve par l'envahisseur, et pour ce faire, le 117e R.I s'installe à Montigny.
Le matin du 31 août, l'ordre du général de Lartigue commandant la 8e division d'infanterie est sans ambiguïté pour le régiment. "Vous ne quitterez pas Montigny, votre honneur militaire est en jeu". Cet ordre est transmis directement aux capitaines de compagnies par le commandant Mercadier. La 3e compagnie du capitaine de Lagasnerie est chargée de la protection nord-est du village. Elle organise une zone de défense autour du cimetière et va accomplir cette mission sans faiblir jusque 16 heures, sous les bombardements et le feu des mitrailleuses ennemies. C'est à cet instant que l'ensemble des forces allemandes équivalent à 3 régiments donne l'assaut ; le mitrailleur Hamme de la 3e compagnie le commente ainsi : "Les bataillons allemands, appuyés par leur nombreuse artillerie,se décident à donner l'assaut et s'élancent au pas de charge en colonne par quatre. Sous le feu d'enfer de nos mitrailleuses crachant la mort à 200 mètres, nos salves les arrêtent quelques instants. Malheureusement, les munitions s'épuisèrent rapidement. Les assaillants, libres de leurs mouvements, avaient escaladé les dernières pentes et firent irruption dans le village. Ce fut alors sur place, dans les rues et les moindres ruelles, une lutte au corps à corps furieuse, acharnée. Les rares soldats qui avaient encore quelques cartouches les brûlèrent. Puis la baïonnette joua le rôle principal. La ruée pris un caractère de sauvagerie inouï. Le sang ruisselait le long des fusils. Vrai carnage, bousculade horrible aux dires du colonel lui-même".
Le commandant Mercadier précise : "Les trois capitaines, que la mort des braves attendait, maintenaient les hommes dans le devoir. L'ennemi trouvait dans la partie centrale du village une résistance héroïque ; des groupes commandés par les capitaines de Lagasnerie et Mourgeon résistaient avec acharnement".
J. Gautier, jeune résident du village, témoigne ainsi sur la fin des combats :"Faits prisonniers par les Allemands, nous sommes dirigés en colonne par la rue du Four (actuelle rue du 117e R.I) vers le calvaire qui est au débouché de la rue. C'est à cet endroit que les combats les plus meurtriers ont eu lieu. Soldats français et allemands gisent là, morts pour la plupart. Place du calvaire, un spectacle encore plus affreux nous attend ; 15 à 20 soldats gisent là, sans armes autour d'eux, entassés les uns sur les autres ; il nous apparaît qu'ils ont été fusillés".
Le capitaine de Lagasnerie faisait partie de ceux-ci.
Il sera cité à l'ordre de l'Armée par le maréchal Pétain en personne, en des termes particulièrement élogieux. Je vous livre le texte.
Les 30 et 31 août 1914, faisant partie avec sa compagnie d'un centre de résistance sur lequel l'ennemi avait fait converger 22 heures durant un feu d'artillerie d'une extrême violence, a maintenu par son énergie inlassable et son courage personnel ses hommes dans le devoir. Attaqué par des forces considérables, a continué jusqu'à l'assaut pendant lequel il a été tué.
Auguste Daniel de Lagasnerie a été fait Chevalier de la Légion d'Honneur à titre posthume par décret du 27 septembre 1919. Il repose au Mémorial National de Brieulles-sur-Meuse parmi les 2572 corps rassemblés en ce lieu de mémoire.
Honneur à lui et aux 172 autres militaires du 117e R.I qui ont donné leur vie pour la défense de notre village. Plus de 100 ans après le drame du 31 août, il est primordial de garder et entretenir le souvenir de ces héros.
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Coupure de presse de l'Est Républicain du 08/09/2021
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*** Fin de la cérémonie ***
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Crédit photos : Sabrina Provost et Brigitte Musset
Documents : M. Lefort et Brigitte Musset
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Commémoration des combats du 31/08/1914 et du martyre des civils de Montigny.
Ce dimanche 29 août 2021, Montigny commémorait la bataille de la Meuse du 31 août 1914.
Déroulé de la cérémonie
La commémoration est orchestrée par Jean Marie, président cantonal du Souvenir Français et délégué général adjoint pour le nord meusien.
Le cortège se rassemble devant la mairie et se dirige vers le monument aux morts. Il est mené par les enfants du village porteurs de gerbes, suivis des porte-drapeaux, des autorités et représentants des organisations patriotiques, et de la population.
Au Monument aux morts.
Après le traditionnel salut aux morts, les porte-drapeaux s'alignent de part et d'autre du monument. Les autorités et les représentants des organisations patriotiques se positionnent à gauche du monument.
M. Lefort maire de montigny-devant-Sassey prend la parole.
Il remercie de leur présence ; le conseiller départemental, les maires du canton et des cantons voisins, les représentants des organisations patriotiques, les porte-drapeaux et l'assistance.
Il remercie en particulier les descendants du capitaine de Lagasnerie qui se sont déplacés à Montigny pour honorer la mémoire de leur ancêtre.
Après un bref parallèle avec les évènements d'actualité, M. le Maire rappelle le sacrifice des soldats du 117e RI tombés à Montigny pour ralentir l'avance des troupes allemandes qui se ruaient vers la Meuse.
Il mentionne également le martyre des habitants du village qui périrent fusillés par les barbares ou brûlés dans l'incendie.
Il souligne l'importance du devoir de mémoire ainsi que de sa transmission aux générations successives.
Après l'appel aux morts et les sonneries de circonstance, le cortège se reforme et se dirige vers le carré militaire du 117e RI.
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Commémoration au MAM de Montigny
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En route vers le carré militaire
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Au carré militaire du 117e RI
Les porte-drapeaux se placent de chaque côté du petit mémorial.
M. Lefort prend la parole. Il rend honneur aux combattants du 117e RI et plus particulièrement au capitaine de Lagasnerie.
Il rend hommage à Serge Lecat qui a travaillé avec ténacité sur l'histoire du village, les combats du 31/08/1914 et sur l'occupation.
Serge qui avait réussi a retrouver des descendants de soldats du 117e RI tombés à Montigny et à qui l'on doit aujourd'hui la présence des descendants du capitaine de Lagasnerie est malheureusement décédé le 12 août 2021.
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Commémoration 2021 au carré militaire du 117e RI
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M. Lefort donne la parole à Brigitte Musset et Nicole Lecat qui ont accompagné Serge dans ce travail.
Discours de Brigitte Musset et Nicole Lecas.
Mme Brigitte Musset
"Serge avait préparé et orchestré cette cérémonie depuis de nombreux mois. Il était très heureux d'avoir terminé son mémoire et se faisait une joie d'être là aujourd'hui, malheureusement la vie en a décidé autrement. Il est décédé le 12 de ce mois.
C'est avec beaucoup d'émotions que je vais vous lire l'allocution que Serge aurait dû lire aujourd'hui.
J'ajouterai que je suis très honorée de lire ce texte en présence des descendants du valeureux capitaine de Lagasnerie."
(Voir le texte au bas de la page).
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M. Hubert d'Eté arrière petit fils du capitaine de Lagasnerie prend la parole.
Discours de M. d'Eté
"Mon nom est Hubert d’Eté. Je suis l’arrière petit fils du capitaine de Lagasnerie. D’autres sont venus avec moi : mes 2 sœurs, ma fille, ma cousine germaine et son mari.
Nous remercions Monsieur le Maire pour son invitation : nous sommes heureux d’être là. Nous représentons nos parents, qui n’ont pas pu venir en raison de leur âge et / ou de leur santé. Nous pensons très fort à eux, car ils auraient aimé être à nos côtés pour honorer leur grand père.
Nous pensons très fort aussi à Serge Lecat et à toute sa famille ; nous tous rassemblés, nous honorons sa mémoire."
Discours pour le capitaine de Lagasnerie
"Voilà 40 ans que je fais de la généalogie. La généalogie ne se résume pas à des noms, prénoms, dates et lieux. La généalogie fait revivre la vie de la famille : c’est la mémoire de la famille, la mémoire d’un village, la mémoire d’une nation : c’est l’histoire de notre pays.
Le capitaine de Lagasnerie est un personnage attachant, parti faire son métier, défendre son pays, en laissant sa jeune épouse et sa petite fille. Je le connais, car j’ai écrit et lu sur lui ; je suis venu avec mes parents à Montigny et ai communiqué sur sa vie. J’ai un portrait de lui dans ma chambre tout comme dans celle de mes filles et dans le salon de mes parents.
Depuis que je suis enfant, j’ai toujours vécu dans l’idée du sacrifice, de la défense de la patrie, du devoir accompli, de l’amour de la France. J’avais et j’ai beaucoup d’admiration pour ceux de ma famille qui sont tombés au champ d’honneur. Nous pouvons être fiers d’eux.
Il faut aussi penser à tous ceux du 117e RI qui sont tombés ici, sans oublier les civils : ils sont morts en héros. Nous pouvons aussi être fier d’eux. C’est la mémoire que nous partageons : leur sacrifice est leur légende qu’ils nous appartient d’honorer.
Aujourd’hui, c’est avec mon cœur que je reçois de vous cette cérémonie très émouvante. Je vous en remercie très vivement au nom de toute ma famille et des nombreux descendants des familles d’Eté, de Montgrand, de Solère présents avec nous en pensée et prière.
Une pensée émue pour tout le travail incroyable de Serge Lecat, qui nous rassemble aujourd’hui.
Pour achever ce discours, je me permets de dire : vive nos héros, vive la patrie reconnaissante, vive la République, vive la France."
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Discours de Mmes Musset et Lecat et de M. d'Eté
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Descendants du capitaine de Lagasnerie devant la croix souvenir de leur ancêtre.
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M. le maire reprend la parole
"Serge se faisait une joie d'offrir à la municipalité le premier exemplaire du fruit de son travail sous la forme d'un livre retraçant les combats du 31 août 1914."
Ce livre, véritable bible des évènements de Montigny dans la Grande Guerre, servira l'histoire du village.
M. Lefort termine par une pensée pour Serge et sa famille et propose un ban d'applaudissement en sa mémoire.
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Texte lu par Mme Brigitte Musset
Mesdames, Messieurs,
Nous nous trouvons à l'endroit où s'est terminée la bataille de Montigny le 31 août 1914 vers 18 heures. Fin de combat dramatique pour les militaires du 117e R.I qui vont enregistrer ici la mort d'une vingtaine des leurs, fusillés à bout portant par les Allemands vengeurs après la résistance acharnée des derniers défenseurs du village. Parmi ceux-ci, le capitaine Auguste Daniel de Lagasnerie dont la croix souvenir à droite de la stèle rappelle la bravoure.
La municipalité a choisi de mettre particulièrement à l'honneur cet officier pour cette commémoration 2021 à laquelle assistent M. Jérôme Himely, Mme Brigitte Himely, M. Hubert d'Été, Mme Christine d'Été, Melle Constance d'Été et Mme Véronique de Kersauson.
Auguste de Lagasnerie voit le jour à Saint-Yriex en Haute-Vienne. Après ses études secondaires suivies au lycée Gay-Lussac de Limoges, il entre à l'école militaire spéciale de Saint-Cyr en octobre 1893. À l'issue de ses deux années de formation, il est promu officier à Bourges au 95e R.I puis au 117e R.I du Mans qu'il rejoint avec le grade de capitaine en juin 1910.
À la déclaration de guerre, il commande la 3e compagnie du régiment et rejoint Damvillers où son unité est chargée d'organiser un centre de défense.
Le premier combat se déroule à Virton le 22 août ; le régiment y est durement éprouvé, enregistrant déjà 144 tués sur les terres belges.
C'est la retraite générale de toute l'armée française et le 117e R.I traverse la Meuse à Dun-sur-Meuse le 26 août. Le capitaine de Lagasnerie adresse depuis cette bourgade une carte à sa jeune épouse pour la rassurer. "Je vais bien, suis sain et sauf" lui écrit-il.
La mission de son régiment est d'empêcher la traversée du fleuve par l'envahisseur, et pour ce faire, le 117e R.I s'installe à Montigny.
Le matin du 31 août, l'ordre du général de Lartigue commandant la 8e division d'infanterie est sans ambiguïté pour le régiment. "Vous ne quitterez pas Montigny, votre honneur militaire est en jeu". Cet ordre est transmis directement aux capitaines de compagnies par le commandant Mercadier. La 3e compagnie du capitaine de Lagasnerie est chargée de la protection nord-est du village. Elle organise une zone de défense autour du cimetière et va accomplir cette mission sans faiblir jusque 16 heures, sous les bombardements et le feu des mitrailleuses ennemies. C'est à cet instant que l'ensemble des forces allemandes équivalent à 3 régiments donne l'assaut ; le mitrailleur Hamme de la 3e compagnie le commente ainsi : "Les bataillons allemands, appuyés par leur nombreuse artillerie,se décident à donner l'assaut et s'élancent au pas de charge en colonne par quatre. Sous le feu d'enfer de nos mitrailleuses crachant la mort à 200 mètres, nos salves les arrêtent quelques instants. Malheureusement, les munitions s'épuisèrent rapidement. Les assaillants, libres de leurs mouvements, avaient escaladé les dernières pentes et firent irruption dans le village. Ce fut alors sur place, dans les rues et les moindres ruelles, une lutte au corps à corps furieuse, acharnée. Les rares soldats qui avaient encore quelques cartouches les brûlèrent. Puis la baïonnette joua le rôle principal. La ruée pris un caractère de sauvagerie inouï. Le sang ruisselait le long des fusils. Vrai carnage, bousculade horrible aux dires du colonel lui-même".
Le commandant Mercadier précise : "Les trois capitaines, que la mort des braves attendait, maintenaient les hommes dans le devoir. L'ennemi trouvait dans la partie centrale du village une résistance héroïque ; des groupes commandés par les capitaines de Lagasnerie et Mourgeon résistaient avec acharnement".
J. Gautier, jeune résident du village, témoigne ainsi sur la fin des combats :"Faits prisonniers par les Allemands, nous sommes dirigés en colonne par la rue du Four (actuelle rue du 117e R.I) vers le calvaire qui est au débouché de la rue. C'est à cet endroit que les combats les plus meurtriers ont eu lieu. Soldats français et allemands gisent là, morts pour la plupart. Place du calvaire, un spectacle encore plus affreux nous attend ; 15 à 20 soldats gisent là, sans armes autour d'eux, entassés les uns sur les autres ; il nous apparaît qu'ils ont été fusillés".
Le capitaine de Lagasnerie faisait partie de ceux-ci.
Il sera cité à l'ordre de l'Armée par le maréchal Pétain en personne, en des termes particulièrement élogieux. Je vous livre le texte.
Les 30 et 31 août 1914, faisant partie avec sa compagnie d'un centre de résistance sur lequel l'ennemi avait fait converger 22 heures durant un feu d'artillerie d'une extrême violence, a maintenu par son énergie inlassable et son courage personnel ses hommes dans le devoir. Attaqué par des forces considérables, a continué jusqu'à l'assaut pendant lequel il a été tué.
Auguste Daniel de Lagasnerie a été fait Chevalier de la Légion d'Honneur à titre posthume par décret du 27 septembre 1919. Il repose au Mémorial National de Brieulles-sur-Meuse parmi les 2572 corps rassemblés en ce lieu de mémoire.
Honneur à lui et aux 172 autres militaires du 117e R.I qui ont donné leur vie pour la défense de notre village. Plus de 100 ans après le drame du 31 août, il est primordial de garder et entretenir le souvenir de ces héros.
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Coupure de presse de l'Est Républicain du 08/09/2021
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Crédit photos : Sabrina Provost et Brigitte Musset
Documents : M. Lefort et Brigitte Musset
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