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Texte à méditer :   A nous le souvenir, à eux l'Immortalité.   Souvenir Français du canton de Dun-sur-Meuse
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Nantillois

Nantillois dans la Grande Guerre.

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Citation du village à l'ordre de l'Armée le 05/02/1921 ; croix de guerre avec palme.

Resté pendant quatre ans dans la zone de feu, a subi de fréquents bombardements par canons et par avions qui l'ont détruit en totalité. A su conserver dans l'adversité un calme et une dignité admirables, méritant ainsi la reconnaissance du pays.

À partir du 26 août 1914, la 9e division d'infanterie installe ses bataillons à Nantillois. Le 6e corps positionne son artillerie sur les hauteurs du village pour bombarder l'ennemi lors de sa tentative de traverser la Meuse.

Le 30 août, l’artillerie allemande guidée par avion contrebat les batteries françaises de Nantillois. Le quartier général du 5e corps s’établit dans le village. La 4e batterie du 25e régiment d’artillerie de campagne prend position près de la route de Nantillois à Cunel et tire sur le bois de Châtillon. Il se déporte de 600 mètres et exécute un tir à obus explosifs, sur une largeur d’un kilomètre, sur une batterie d’obusiers allemande, à l’est du bois de Châtillon.

Le 31 août, les batteries de Nantillois tirent sur des batteries lourdes allemandes de la région de Liny-devant-Dun ; une violente lutte d’artillerie lourde s’engage.

Un cimetière militaire allemand se trouve au nord de Nantillois, près de la ferme de la Madeleine. 918 soldats y reposent.

Cimetière allemand à Nantillois
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Pendant l'occupation allemande, l'ennemi installe un important complexe sanitaire près de la ferme de la Madeleine. Ceci explique la localisation du cimetière allemand à cet endroit.

Capture de Nantillois par la 79e division américaine

L'objectif confié à la 79e division américaine pour la journée du 26 septembre 1918 est la prise de Montfaucon et celle de Nantillois soit une distance de 9 kilomètres à partir de la ligne de départ Avocourt-Malancourt.

Après un énorme bombardement, les troupes d'assaut se lancent à l'attaque, mais elles butent sur une défense allemande intacte. De nombreux nids de mitrailleuses cachés dans les ruines d'Haucourt et Malancourt font de gros dégâts dans les rangs américains.

Blockhaus d'Haucourt
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Dans une tranchée en Argonne

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La destruction de chaque nid est un exploit en soi. Après la prise de Malancourt, la 79e division s'élance vers Montfaucon, autre position très fortement organisée. À la nuit, Montfaucon n'est pas enlevé, l'objectif de la 79e division n'est pas atteint.
Cela agace fortement Pershing qui ne veut pas que les divisions adjacentes soient retardées par cette unité. Il ordonne que celle-ci s'approche de Nantillois pendant la nuit. Le lendemain Montfaucon est enlevé après la neutralisation des nids de mitrailleuses et des snipers.

Au nord du bois de la Tuilerie, une forte résistance se développe, dans la direction de Nantillois. Les bois sont organisés et le 314e d'Infanterie est placé sous le commandement du lieutenant-colonel MacKenny avec la mission d'attaquer Nantillois du côté droit et d'entrée dans le village par le nord.
Le 1er bataillon du 315e d'Infanterie qui était en réserve et appelé pour s'occuper de la partie gauche du secteur.
Depuis le début de l'offensive Meuse-Argonne, les deux régiments de la 157e brigade ont beaucoup donné et se trouvent dans un état de fatigue avancée. Dans la soirée, la progression a été si faible qu'aucune autre avance n'est entreprise. Les hommes creusent des trous et se reposent.

carte Montfaucon-Nantillois
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Dans la soirée du 27 septembre, la 79e division se trouve à deux kilomètres au sud de l'objectif qui lui était assigné pour le soir du 26. Manifestement le grand quartier général n'a pas pris en compte la puissance des organisations défensives allemandes.
Il est temps de permuter les brigades d'infanterie, de passer en réserve les 313e et 314e régiments et d'avancer les 315e et 316e en première ligne. La fin de la relève et rendue particulièrement difficile par le bombardement allemand qui durera toute la journée.

L'artillerie américaine ne peut contrebattre les batteries ennemies. Elle n'est même pas capable d'assurer le barrage pour couvrir les fantassins. Le 315e d'Infanterie réussit à bien progresser malgré les tirs d'enfilade des canons ennemis et ceux des aviateurs allemands qui volent à ras du sol.

Il atteint la crête de la colline au sud de Nantillois à environ deux cents mètres de son point de départ, mais sur cette position il essuie les tirs des snipers et des mitrailleuses en provenance des bois de Beuge et de Septsarges.
De plus, l'ennemi déclenche un violent barrage sur toute la pente qui descend vers Nantillois. En dépit des pertes énormes, le 315e d'Infanterie avance et, vers 10 h 50, les bataillons de tête entrent dans le village en ruine, les compagnies se déploient et opèrent un grand nettoyage.

La progression continue jusqu'à la cote 274, à un kilomètre au nord de Nantillois. Une halte est prescrite pour permettre aux bataillons de se réorganiser.
Nantillois est capturé le 28 septembre 1918.

Nantillois en ruine
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Au moment de la capture de Nantillois, le 316e d'Infanterie pénètre dans le bois de Beuge. Les pertes de ce régiment dans l'espace ouvert qui sépare Montfaucon du bois de Beuge ont été également très élevées.

Fontaine de Pennsylvanie sur la place du village
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Foyer offert à la ville par le 315e d'Infanterie
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Cartouche du foyer
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Ferme de la Madeleine, bois des Ogons

La première offensive sur le bois des Ogons et la ferme de la Madeleine est lancée le 28 septembre 1918 par la 79e division américaine. Quinze chars légers Renault et quelques Schneider lourds sont utilisés pour l’occasion. La ligne d’attaque passe par la cote 274 au sud du bois des Ogons et court jusqu’au bois 268 à l’ouest de cette hauteur. L’objectif est la ferme de la Madeleine, au nord du bois. L’offensive est couverte par quelques batteries et mitrailleuses.

Vue sur la ferme de la Madeleine
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Après la préparation d’artillerie et le barrage d’armes automatiques, les Doughboys du 315e d’infanterie, appuyés par les tanks, s’élancent à l’assaut. Un ballon captif en observation au-dessus de la côte de Lémont guide les tirs allemands. Les canons lourds des hauteurs à l’est de la Meuse, les pièces légères de la ferme de la Madeleine et les mitrailleuses du bois des Ogons déversent une pluie de projectiles sur les fantassins américains. Touchés par des tirs directs, les chars sont neutralisés.

Ferme de la Madeleine
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Les compagnies de 1re ligne réussissent à atteindre la lisière du bois des Ogons, mais le pilonnage est tel qu'elles sont contraintes de se replier sur la cote 274. Une deuxième tentative est lancée le jour même et quelques positions stratégiques sont enlevées, mais le déluge d'acier qui s'ensuit oblige les Doughboys à retraiter sur la cote 274 qui prendra le surnom de « Suicide Hill ». Les pertes apparaissent déjà très importantes.

Le 29 septembre, l’offensive sur le bois des Ogons et sur la ferme de la Madeleine est renouvelée. Bien que l’artillerie américaine pilonne durant toute la nuit, un peu au hasard, les bois de Cunel et des Ogons, les batteries allemandes restent toujours très actives. L’attaque est lancée conjointement avec la 4e division à droite de la 79e. Quelques éléments du 315e d’infanterie réussissent à passer le barrage de mitrailleuses et à atteindre la lisière du bois des Ogons, mais, très rapidement, le régiment bute sur un rideau de plomb qui l’oblige à stopper son action. De plus, la 4e division n’a pas suivi le mouvement de la 79e et ne peut assurer la protection de son flanc. Sur la gauche, le 316e d’infanterie n’obtient pas plus de succès. Les contre-batteries américaines totalement impuissantes ne peuvent museler les canons allemands. Les rapports alarmants des chefs d’unité obligent le général NICKOLSON à venir constater par lui-même les conditions catastrophiques du champ de bataille et l’état déplorable de ses troupes.

Le 313e d’infanterie relève le 316e qui reste en support. Comme ses prédécesseurs, le régiment accuse des pertes effroyables. Il réussit néanmoins à aborder la ferme de la Madeleine, mais, mal appuyé par l’artillerie, il est contraint de se replier. La division, très éprouvée, est ramenée sur la ligne bois de Beuge-Nantillois, en soirée.

Prise du bois des Ogons

La seconde offensive sur le bois des Ogons et la ferme de la Madeleine est menée par la 80e division, le 4 octobre 1918. Les bataillons d’assauts sous couvert d’un barrage d’artillerie et appuyés par des tanks légers, s’élancent et atteignent la lisière sud du bois des Ogons. Soumis à un terrible pilonnage, ils sont contraints de se replier sur la cote 274. L’action est relancée avec les troupes en support qui réussissent à tenir la lisière sud du bois et à la consolider partiellement. Les tentatives d’infiltration dans le bois se soldent par un échec.

Le 5 octobre, l’attaque est renouvelée sur tout le front de la division. L’artillerie américaine qui a retrouvé son efficacité permet d’enlever une partie du bois des Ogons et d’atteindre la lisière nord. La position est organisée défensivement à 700 mètres environ au sud de la ferme de la Madeleine. Le front de la division reste en l’état jusqu’à la conquête de la tranchée de la Mamelle par la 3e division, le 9 octobre.

Prise de la ferme de la Madeleine.

Le 5 octobre 1918, le front de la 3e division passe par la lisière nord du bois des Ogons, cote 250, à gauche de la route Nantillois-Cunel, et s’étend jusqu’au sud de la hauteur fortifiée « cote 253 ». Elle prolonge, à gauche, le front de la 80e division et à droite celui de la 32e. Son objectif est la tranchée de la Mamelle, mais elle doit enlever auparavant le bois de Cunel et la terrible cote 253. L’attaque sur le bois de Cunel est fortement entravée par le feu des pièces ennemies localisées à la ferme de la Madeleine. Une opération est lancée avec succès sur la position par les compagnies K, L, E, F du 30e d’infanterie. La ferme tombe aux mains des Américains, le 9 octobre 1918.

Ferme de la Madeleine

Position fortifiée du dispositif allemand, la ferme de la Madeleine abrite un Hauptverbandplatz (hôpital principal de campagne), ce qui explique la proximité du cimetière allemand actuel. Elle sert de P.C. de brigade lors des combats du bois des Rappes et est constamment bombardée par l’artillerie allemande durant cette période.

Installations sanitaires ferme de la Madeleine
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Installations sanitaires ferme de la Madeleine
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Sources :

  • Souvenir Français de Dun
  • ABMC1938
  • History of the 3e, 79e, 80e Divisions
  • Signal Corps
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Date de création : 23/02/2018 20:36
Catégorie : - Nos villages dans la tourmente
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